L’humaine m’a apporté ma pitance, toujours les mêmes graines (d’ailleurs, il y avait beaucoup de petites boules au radis, c’est vraiment délicieux !).
J’ai bien observé la façon dont elle s’y prenait pour ouvrir la cage, je pense qu’avec un peu d’entrainement je pourrai y parvenir moi aussi. Pour cela, il faut que je travaille la dextérité de mes pattes avant pour activer la fonction « pouce opposable » (note pour plus tard : vérifier si j’ai un pouce). Il faut également que je gagne en élongation des membres supérieurs pour lever le panneau jusqu’à ce qu’il soit maintenu en l’air et éviter ainsi qu’il me retombe sur le nez (note pour plus tard : estimer la taille de l’élongation – selon cette mesure, l’entrainement pourrait être assez long). Il faut de plus que je sois à l’extérieur de la cage pour actionner le verrou car on n’y accède pas par l’intérieur. Pour le moment, mes réflexions se sont pas abouties mais je pense que je commence à toucher le but.
Jusqu’ici le moral est bon, comme la salade fraiche servie quotidiennement et le foin au parfum si enivrant, mais je tiens le coup en pensant à ce qui m’attend dehors, une fois délivrée. Grand-mère Fada du magasin de cochons d’Inde nous l’a si souvent conté : des paysages à perte de vue de gruyère, gouda et mimolette, en montagnes, en cabanes, en îlots… C’est vrai que les cochons d’Inde ne mangent pas de fromage mais d’après grand-mère Fada, c’est le paradis. Il parait aussi que les routes sont pavées de granulés (surtout de petites boules au radis) et qu’il pleut de la pâte à crêpes. Bon ça, je n’ai aucune idée de ce que ça peut être mais je pense qu’on peut faire confiance à grand-mère Fada, ça doit être sensationnel. Il me reste donc à trouver le moyen de m’échapper, fuir ces humains zinzins, leur chien débile et leur chat qui se la pète. Et alors, à moi les graines parfumées au fromage et arrosées de pâte à crêpes, le rêve deviendra réalité !