Enfin le voilà arrivé, le joli mois de l’arbre d’attractions ! Les humains ont renouvelé cette année encore le rituel enchanteur du sapin qui pue mais qui clignote. À nous les heures d’escalade, de chamboule-tout, de dégringolades en cascades, d’arrachage de guirlandes et de destruction de boules et autres décorations grotesques !
Ce phénomène, qui se reproduit tous les ans, a lieu précisément pendant les semaines où les nuits sont les plus longues. Hasard du calendrier ? Peut-être… nous ne le saurons jamais. Encore un mystère que les humains entretiennent, comme celui de se couvrir de drôles de tissus qu’ils appellent vêtements ou celui d’attraper la nourriture avec des outils qu’ils nomment fourchettes ou cuillères… Mais je m’égare. Le liste de leurs bizarreries est trop longue.
Revenons-en au choix des jours les plus courts et des nuits les plus longues. N’est-ce pas judicieux de nous permettre à nous, félins à la vision nocturne supersonique, de nous éclater des heures entières en toute discrétion ? Au petit matin, il ne nous reste plus qu’à quitter les lieux ni vus ni connus.
Vous me direz qu’il n’est pas très malin de tout casser et de se priver d’une aire de jeux si exceptionnelle. Je vous répondrai « que nenni ! ». En effet, et c’est sans doute cela que les humains nomment la magie de Noël, le temps d’aller faire mon petit tour dans le jardin, l’arbre a repris son allure initiale. Car les humains – grands serviteurs des chats – remettent immanquablement tout en place pour nous permettre de jouer à nouveau. Ce sont des esclaves formidables, toutefois il leur reste à corriger leur attitude bougonne et râleuse qu’ils adoptent trop facilement à mon goût. Il n’est pas simple de trouver un serviteur parfait, mais nous nous en contentons car nous, les chats, ne sommes finalement pas si difficiles. L’esprit de Noël nous rend magnanimes.
J’adore