Une question étrange me vint à l’esprit tout à l’heure : comment je m’y prenais pour perdre mon temps quand j’étais ado ?
Pour un jeune d’aujourd’hui, la réponse vient immédiatement : il traine sur internet (à noter que ce constat est le même pour l’adulte).
À l’heure actuelle, il n’y a qu’une seule façon de perdre son temps : garder les yeux rivés sur son smartphone. En voyez-vous une autre ? Non. Et pourtant le concept n’est pas né avec l’essor d’internet.
Un ado se doit de trainer, de paresser, d’agir en boulet, toutes énergie physique et intelligence opérationnelle annihilées. C’est son credo, presque sa raison d’être.
Mais le juvénile n’a pas attendu l’avènement du mini-écran tout-en-un pour ne rien faire… Il le fait ou tente de le faire depuis des centaines d’années.
Et pas d’auto-flagornerie de ma part, je n’ai pas dû y échapper !
Hélas, ma mémoire n’ayant jamais dépassé l’équivalent des 256 Mo de nos ancestrales clés USB, je ne me souviens pas de nos occupations d’alors.
Peut-être que nous nous adonnions à des activités qui seraient aujourd’hui saluées par les parents ?
Nous écoutions de la musique en lisant les paroles pliées en 8 dans les boitiers des cassettes ? Nous qualifierions cela de pratique culturelle maintenant !
Peut-être lisions-nous des magazines pour jeunes filles en fleurs qui avaient un niveau légèrement supérieur à celui de Secret Story ? Gloire à Star Club ! (Désolé les gars, je n’ai pas de réf pour les modèles masculins).
Si le fond n’était pas particulièrement intellectuel, au moins la forme avait l’avantage de ne pas nous agresser les yeux de fautes d’orthographe irritantes…
Il se pourrait aussi que nous contemplions, amorphes, notre plafond ou notre mur au papier peint orné de graffitis rouges, jaunes et bleus ?
Ne nous approchions nous pas alors de la pratique ô combien salvatrice de la méditation ?
Et pourtant, malgré tous ces mérites, nos parents nous accusaient de paresse et de nonchalance…
Moralité, la flemme n’a ni disparu, ni progressé, c’est le regard sur la manière d’opérer qui a évolué.
Fustigeant l’addiction au téléphone – avec raison – on en a profité pour glorifier les mille et une autres façons de procrastiner, parce qu’il y en a peut-être de plus belles que d’autres.
Que faut-il conclure de toutes ces pensées philosophiques ?
Aucune idée, je ne savais pas quoi faire alors, pour passer le temps, j’ai écrit ce qui me passait par la tête. Ça me tentait plus que le ménage qui m’attend.
Et vous d’ailleurs, vous n’aviez pas un truc à faire avant de me lire ?